De la sobriété visuelle au service d'un imaginaire libre
De plus en plus fréquemment, je me trouve interrogée par vous, nautes sensibles ou étrangers, sur la raison de l’absence d’items visuels (images format non imaginaires, e.g. jpg, png, gif, heic, etc;) sur mon site. En effet, RÉCIFS LCD n’est pas particulièrement habillé, d’un certain point de vue.
Le nom de domaine, associé à Substack (la “newsletter platform”) vient marquer le territoire digital annexé, recréé et augmenté par ma littérature. Typographie classique, lignes et pastilles turquoises sur fond blanc, quelques liens de redirection dans la barre d’accueil… le pimp s’arrête ici.
Mais pourquoi donc, Astrid Campion ? Toi qui dans tes vies parallèles exerce le consulting, le branding, le curating, le marketing, explore les anthropologies visuelles d’hier et de demain, précise et positionne l’image de tes clients sur des segments stratégiques… Tu pourrais aller beaucoup plus loin, en faire carrément plus.
Pas sûre.
Et ce n’est pas de mon esprit frondeur dont il est question ici.
Reprenons l’idée de positionnement : celle-ci s’ancre dans l’identification et la définition de valeurs clés, que la marque (ici l’auteur), pour se distinguer, propose aux esprits enclins à s’engager avec elle.
Quelles valeurs vous propose-je ? De la littérature. Du verbe. Du langage texte. De la syntaxe. Du lexique. Du style en figures. Des visions. Du voyage imaginaire, sensoriel, techy, véloce, émotionnel, sonique… et idéalement spirituel. De l’ouverture sur des espaces-mondes intérieurs, qu’en découvrant d’un simple contact en surface, tel un lac de glace platine que vous effleureriez de l’index, vous vous assignez la possibilité de faire vôtres.
Des zones nouvelles à la fois libres mais ligaturées par moi, qu’inconsciemment vous agencez ensuite dans la profondeur de votre psyché (pendant – après – avant) redevenue lionceau individuel et souverain, côtoyant peut-être, à l’occasion, ses désirs noirs et or, blancs ou invisibles, et toujours, si toujours reliée par un fil d’ariane à sa dimension collective saturée d’influences.
Brièvement, rappelez-le-vous bien : nos imaginaires sont influencés. Par qui, par quoi, ceci demeure relatif, tant la complexité des connexions qui nous assemblent sur tous les plans nargue les candides tetris gameplays de nos jeunesses. Qu’il s’agisse de votre conditionnement socioculturel, des algorithmes structurant et biaisant vos outils, de la loop de vos expériences terrestres, oniriques, scientifiques… ou de ceux et celles dont vous dépendez pour faire avancer votre vie : la liste de l’influence des perceptions est longue; non exhaustive.
La saturation du réel par les images, la dominance du visuel dans nos écologies contemporaines et leurs empreintes sur nos trajectoires psychiques ont déjà été largement commentées.
Dans un tel contexte – celui qui porte sa littérature en valeur centrale – que faire de ma DA ?
J’isole mon verbe. Je lui donne toute la place. Je ne l’agrémente que d’un minimalisme fonctionnel et volontaire, pour l’instant. Je barricade mon flow, les imaginaires multiples et rhizomiques du texte qui l’énergisent, et dont l’effet serait inévitablement ombragé, réduit, contraint, déséquilibré et dénaturé par des items visuels adjacents.
En protégeant mon flow par de la sobriété, je maximise votre potentiel d’imagination.
« Imagination is the highest form of research. » A. Einstein